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Patrice Lumumba – héros national de l’indépendance congolaise

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Patrice Lumumba – héros national de l’indépendance congolaise

Hommage aux combattants de la liberté nationale ! »
Vive l’indépendance et l’Unité africaine ! »
Vive le Congo indépendant et souverain ! »

Malgré son statut fort confortable de Premier ministre, Patrice Lumumba avait un cœur noble, car il voulait plus de justice sociale et d’équité pour chacun de ces concitoyens. Il voulait que chacun reçoive la juste rémunération de son travail et que chaque personne puisse jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’homme. Il ne pouvait se résigner à accepter une oppression colonialiste injuste, qui opprime le peuple et l’empêche de se réaliser. Il ne pouvait accepter que les enfants congolais ne puissent profiter de leurs propres terres au profit de colons assoiffés par leurs intérêts personnels. Conscient que la mort le guettait, il s’est battu avec force, courage, honneur, conviction pour un Congo digne, libre et indépendant. C’est pour cela, que Patrice Lumumba est resté dans les mémoires collectives, comme un héros et leader de l’indépendance congolaise. Son histoire a traversé le temps et a touché tous les peuples d’Afrique. Cet article rend hommage à un homme plein de courage, partit trop tôt et qui aurait pu devenir le Nelson Mandela congolais.

Naissance et éducation.

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Patrice Émery Lumumba est né le 2 juillet 1925 à Onalua (territoire de Katako-Kombe au Sankuru) au Congo belge (actuelle République démocratique du Congo).
Il est à l’école catholique des missionnaires puis, il poursuit ses études dans une école protestante tenue par des Suédois. Curieux, brillant et assoiffé d’histoire, il étudie en profondeur l’histoire de la Révolution française, l’histoire d’Haïti, des États-Unis et de la Russie.
À la fin de ces études, il débute sa carrière comme employé de bureau dans une société minière dans la province du Sud-Kivu jusqu’en 1945. Puis, il devient journaliste et écrit dans de nombreux journaux à Léopoldville (aujourd’hui, Kinshasa)  et Stanleyville (Kisangani). En septembre 1954, il reçoit sa carte d’« immatriculé », réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays.

Le combat pour l’indépendance.

Triste que l’administration coloniale belge cache aux Congolais les richesses de leurs pays. Il se rend compte que le Congo belge doit obtenir son indépendance pour pouvoir jouir du potentiel des matières premières, qui sont fondamentales pour l’économie mondiale du pays.
En 1955, il crée l’association “APIC” (Association du personnel indigène de la colonie). Dans le but de promouvoir l’indépendance de son pays, Lumumba se rend en Belgique avec plusieurs notables congolais pour parler de la situation de leur pays.
En 1956, accusé d’avoir détourné des fonds de comptes de chèques postaux de Stanleyville, il est alors emprisonné pendant un an. Libéré par anticipation, il reprend ses activités politiques et devient directeur des ventes d’une brasserie.
En 1958, Patrice et d’autres congolais sont invités en Belgique à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles. L’exposition universelle montre des images peu flatteuses sur le peuple congolais. Hors de lui et mécontents, il se détache des libéraux belges et se lie avec un cercle d’anticolonialiste de Bruxelles.
Le 5 octobre 1958, à son retour de Belgique, il crée le MNC (mouvement national congolais) à Léopoldville. À ce titre, il participe à la conférence panafricaine d’Accra. Il en profite pour revendiquer l’indépendance de son pays devant plus de 10 000 personnes.
Le MNC et d’autres partis indépendantistes, en octobre 1959, organisent une réunion à Stanleyville. Des tensions se créent entre les Belges et Lumumba. Ils tentent d’arrêter Lumumba, mais ce geste provoque une émeute qui fait une trentaine de morts. Finalement, ils arrivent à l’arrêter et le 21 janvier 1960, il est condamné à 6 mois de prison.
Le 26 janvier 1960, Lumumba est libéré pour participer à la table ronde entre les autorités belges et les indépendantistes congolais à Bruxelles.

Une brève carrière politique.

Le 23 juin 1960, le MNC et ses alliés gagnent les élections. C’est une grande victoire. Le dirigeant de ba-kongo Joseph Kasavubu devient président de la République et nomme ¨Patrice Lumumba comme Premier ministre du Congo indépendant. Pourquoi ? Car la nouvelle constitution attribue le poste de premier ministre au candidat ayant remporté le plus de voix. Lumumba, en tant que Premier ministre, insiste pour que son pays soit libre économiquement et politiquement.
À la surprise générale, le 30 juin 1960, la Belgique accorde au Congo belge l’indépendance. Lors de la cérémonie d’indépendance du pays, Patrice Lumumba prononce un discours mémorable pour la liberté et l’indépendance du peuple congolais. Il s’adresse directement au peuple et souligne les différentes luttes auxquelles ils se sont battus pour être libres et dénonce l’oppression du colonialisme.
 Les pensées et le programme politique de Patrice Lumumba issus du discours du 30 juin 1960 :

  • L’indépendance du Congo.
  • Il soulignait la nécessité d’une lutte indispensable pour mettre fin à l’esclavage imposé par la force.
  • Il voulait que l’on lutte contre 80 ans de régime et d’oppression colonialiste.
  • Plus de justice sociale pour le peuple qui souffrait « d’un travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. »
  • Il soulignait la souffrance du peuple congolais victime des « ironies, insultes, coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. »
  • Il était contre le vol des terres des peuples congolais au profit d’une loi injuste.
  • Il précisait que la loi n’était pas la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir.
  • Il critiquait l’inégalité des chances entre les noirs et les blancs à travers cette citation « Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillottes croulantes pour les Noirs, qu’n Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens. »
  • Il était contre les meurtres injustifiés : « Qui oubliera enfin les fusillades où périr tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ? »
  • Il souhaitait un pays de paix, riche et prospère. On le voit bien dans sa phrase : « Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. »
  • Il voulait des lois justes et nobles pour tous. Il disait : « Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme. Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner nos pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés. »
  • Il demandait au peuple d’oublier les querelles tribales qui épuisent.
  • Il soulignait l’importance du respect de tous les individus, qu’importe le pays d’où ils viennent. En soulignant : « Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre, leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. »

Indépendance et démêlés politiques avec les Belges et les forces occidentales.
Mécontents qu’une partie des cadres de l’armée restent belges, les soldats noirs se révoltent, tuant les officiers blancs et violant les femmes belges. Ce qui provoque la fuite des cadres belges.
Le leader de l’indépendance, Lumumba en profite pour affirmer l’africanisation de l’armée et double la solde des soldats, dans le but d’empêcher le contrôle du gouvernement congolais par l’ex-puissance coloniale.
Choqués, les Belges envoient des troupes pour protéger leurs ressortissants et leurs investissements dans les minerais au Katanga et soutient la sécession de cette région menée par Moïse Kapenda Tshombé. La Belgique apporta son soutien pour l’indépendance du Katanga et déclara qu’il n’était plus obligé de payer des taxes, ni rendre des comptes au gouvernement central de Léopoldville. Car, il faut bien préciser que la région de Katanga était stratégique pour les Belges, car ils étaient riches en gisements de cuivre, cobalt, uranium, or et d’autres minerais.
Mais, les Etats-Unis, comme d’habitude voulait aussi contrôler la situation politique et obtenir les richesses du Congo Belge. Il considérait Lumumba, comme une « menace pour la paix et la sécurité dans le monde. » et  voulaient lutter contre la montée du communisme dans ce pays. Ainsi, ils ont décidé de soutenir l’intervention militaire belge au Katanga au nom de la paix et de la stabilité du monde.
Face à une violence meurtrière dans son pays, Lumumba demanda l’aide de l’ONU pour apaiser les tensions. Mais, personne ne lui vient à l’aide.
Le 4 septembre 1960, face à un climat de chaos, le président du Congo Belge, Joseph Kasa-Vubu décide de congédier Lumumba ainsi que les ministres nationalistes en le remplaçant par Joseph Iléo. Il refusa de partir et soutenu par le Parlement, le président Joseph Kasa-Vubu est révoqué sous l’accusation de haute-trahison. Patrice échappa de peu à la mort, car fin septembre, un scientifique de la CIA, le Dr Sidney Gottlieb, arriva au Congo avec une « substance biologique mortelle » destinée à le tuer. Ce virus avait pour but de lui engendrer une maladie mortelle indigène. Mais, par chance, rien ne se passa.
Dans la confusion totale, Mobutu, en profite pour organiser un coup d’État. Il crée le Collège des Commissaires généraux et assigne à résidence les dirigeants congolais.
Patrice Lumumba est assigné en résidence surveillée. Mais craignant pour sa vie, il essaya de s’enfuir vers Stanleyville. Mais, il fut arrêté le 2 décembre 1960, par le lieutenant Christophe Yowane Lokele alors qu’il passait la Sankuru à Mweka. Frappé et molesté, il est ramené aux troupes de Mobutu.

Mort et assassinat d’un homme intègre.

Sur ordre de Mobutu, il est transféré au camp militaire de Thysville. Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion à Elisabethville. Ils sont livrés aux autorités locales dans les mains de leur ennemi numéro un Moise Tshombe, chef de la province du Katanga.
Lumumba, Mpolo et Okito seront conduits dans une petite maison sous escorte militaire où ils seront ligotés et humiliés par les responsables katangais comme Moïse Tshombé, Munongo, Kimba, Kibwe, Kitenge mais aussi les Belges Gat et Vercheure. Ils seront fusillés le soir même par des soldats sous le commandement d’un officier belge. Lumumba, meurs criblé de balle à l’âge de 36 ans.
Le lendemain, une opération sera menée par des agents secrets belges pour faire disparaître dans l’acide les restes des victimes découpées auparavant en morceaux. Plusieurs de ses partisans seront exécutés dans les jours qui vont suivre, avec la participation de militaires, ou mercenaires belges.
Moise Tshombé lance alors la rumeur selon laquelle Lumumba aurait été assassiné par des villageois. Ceci déclenche une insurrection parmi la population paysanne, qui prend les armes sous la direction de Pierre Mulele au cri de « A Lumumba » ou « Mulele Mai » : les paysans conquièrent près de 70 % du Congo avant d’être écrasés par l’armée de Mobutu.
Après l’avoir trahi, Mobutu, par pure hypocrisie, déclare Patrice Lumumba comme héros national en 1966. Le pays pleure la mort de ce leader charismatique. Le retour d’Égypte de sa femme Pauline et de ses enfants fut considéré comme un événement national. Et le 17 janvier 1966, le jour de la mort de Lumumba est un jour férié au Congo-Kinshasa en l’honneur de cet homme intègre, partis trop tôt.
Les puissances occidentales, les États-Unis et la Belgique ont tous contribué à la mort de ce héros pas comme les autres. Leurs actes confirment que le leader indépendantiste avait raison de se méfier de l’impérialisme colonialiste, car il ne regarde que leurs propres intérêts, non le bien-être des opprimés.
 En 2002, le gouvernement belge a reconnu sa responsabilité dans la mort de Lumumba : « Certains membres du Gouvernement d’alors … portent une part irréfutable de responsabilité dans les événements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba ».
Conclusion
Lumumba restera à jamais comme le héros de l’indépendance du peuple congolais. Il est le symbole de la lutte anticoloniale, un révolutionnaire et un leader politique dans toute l’Afrique. Il défendait des valeurs d’indépendance, de liberté pour toute l’Afrique. C’est un panafricaniste convaincu, qui donna sa vie pour le bien-être des siens. Le jour de sa mort est honoré et reste un jour férié.

Et selon vous, qui est Patrice Lumumba à vos yeux ?

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34 commentaires

  1. ” congolais et Congolaises,Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,
    Je vous salue au nom du gouvernement congolais.A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30juin1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu letravail harassant, exigé en échange de salaires quine nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?

  2. IL fut un vaillant président qui a toujours eu le courage de dire la vérité à nos colonisateurs ce qui lui a écourté la vie. Chers Africains faisons très attention pour ne pas aider les gens à tuer nos frères pour les regretter après. Lisons beaucoup pour comprendre des choses.

  3. tu était un visionnaire à l’avance sur ton époque, qui continuera ton combat ? qui assumera ton héritage ? l’histoire est lente, et plus d’un demi siècle après toi l’Afrique est toujours en lutte pour son autodétermination. tu fait a jamais partie de la conscience collective africaine

  4. va en paix malgre notre jeune age nous continuons toujours de pleurer a travers l’histoire pere de l’ independance africaine ce que je retient dans tes paroles ( qu’on veut tuer son chien on l’ accuse qu’il a des rage )

Répondre à Jules Tezem Annuler la réponse