L’Affaire Adama Traoré : 5 points clés de la bataille judiciaire.
Depuis 4 ans, la sœur d’Adama Traoré et sa famille demandent justice pour son frère Adama. Sa mort est au cœur d’une longue bataille judiciaire. Mais que s’est-il passé ? Pourquoi cette histoire n’est toujours pas résolue. Afroculture.net va vous présenter 5 points clés pour comprendre la bataille judiciaire.
- 1/ Le contexte
Suite à une enquête pour extorsion de fonds, le 19 juillet 2016, les gendarmes de L’Isle-Adam interviennent à Beaumont-sur-Oise dans le Val-d’Oise pour arrêter Bagui Traoré. Mais tout va dégénérer.
- 2/ Que s’est-il passé ?
Lorsque les gendarmes sont arrivés. Bagui et Adama étaient ensemble, car c’était l’anniversaire d’Ad. Lorsqu’il a aperçu la police, Adama s’est mis à courir pour échapper au contrôle. Les trois gendarmes l’arrêtent au terme d’une course-poursuite en procédant à un plaquage ventral. Mais cette histoire va mal tourner, car le petit frère de Bagui avait du mal à respirer. Menotté, on le place dans la voiture de la gendarmerie, mais il perd connaissance durant le trajet.
- 3/ Une mort tragique
Arrivés à la gendarmerie de Persan, les gendarmes appellent les secours. Allongé sur le ventre, menotté dans le dos, il ne respire plus. Les pompiers procèdent à un massage cardiaque et demande l’intervention du samu. Mais il est décédé. Suite à l’annonce de sa mort, des émeutes ont éclaté dans toute la commune pendant 5 nuits. Sa famille, ses amis et les habitants demandent justice. Il est enterré à Bamako (Mali).
- 5/ Une bataille judiciaire et médico-légal commence pour savoir les causes exactes de sa mort.
Le problème dans cette histoire est que les points de vue sont divergents entre les experts médicaux et que la scène n’a pas été filmé. On écoute que les témoignages des gendarmes.
Le 29 mai, une expertise conclut qu’Adama Traoré n’est pas décédé d’asphyxie positionnelle, mais d’un œdème cardiogénique. Cette expertise écarte la responsabilité des gendarmes. On explique qu’il a des problèmes cardiaques et que le stress et l’effort physique a entraîné sa mort.
Le 3 juin, la famille conteste l’avis du 29 mai et procède à une nouvelle expertise privée, qui explique qu’Adama est décédé d’ une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral ». La famille demande la réouverture du dossier et demande justice pour Adama.
De nombreuses expertises se succèdent. Fin 2018, les juges clôturent les investigations et déclarent un non-lieu sans mettre en examen les gendarmes. La famille conteste encore avec un nouveau rapport en mars 2019 qui conclut à une asphyxie positionnelle ou mécanique. Les experts médicaux sont contradictoires et des nouvelles expertises se poursuivent. Les juges doivent aussi entendre deux témoins de la scène.
- Des manifestations pacifiques pour la justice pendant 4 ans.
La sœur d’Adama Traoré, Assa organise avec le soutien de sa famille et de ses amis de nombreuses manifestations pacifiques pour lutter contre les violences policières pendant 4 ans. Après la mort tragique de George Flyod, la sœur d’Adama organise une grande manifestation devant le palais de justice de Paris, qui a mobilisé plus de 20 000 personnes et de nombreuses célébrités.
Assa, la sœur d’Adama, a reçu un prix pour son combat au Bet award et elle est devenue en France l’incarnation de la lutte contre les violences policières. Jusqu’aujourd’hui, il demande justice pour Adama.