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Dr. Denis Mukwege : l’homme qui répare les femmes victimes de violences sexuelles

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Dr. Denis Mukwege : l’homme qui répare les femmes victimes de violences sexuelles

L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut.

Citation de Martin Luther King.

 

En 2018, le gynécologue-obstétricien et militant des droits de l’Homme, le Dr Demis Mukwege obtient le prix Nobel de la paix pour son travail envers les femmes victimes de violences sexuelles en RDC. Cette citation de Martin Luther-King résume parfaitement son combat.

La naissance d’un homme au grand cœur

Né le 1er mars 1955 à Bukavu au Congo belge, le Dr Mukwege est un fils de pasteur. Il a l’habitude d’accompagner son père Pasteur pentecôtiste, qui se rend régulièrement au chevet de ses paroissiens malades pour prier pour eux.

« Chaque fois qu’il y avait un malade dans une famille protestante, mon père était sollicité. Il allait voir le patient, priait, le conduisait à l’hôpital s’il le fallait… Et je l’accompagnais» explique-t-il.

Lors d’une visite de son père pour prier pour un enfant de 8 huit gravement malade. Il se lamente face à la situation de ce jeune enfant, qui ne reçoit aucun traitement médical. Son père lui explique qu’il n’est pas médecin, mais pasteur. Et qu’à son niveau, il ne peut que prier pour ce garçon.

« J’expliquais à mon père que lui, il allait continuer à prier, mais que moi, j’allais devenir médecin, et que j’administrerais des injections aux malades… »

Sa vocation était née. L’envie de sauver des vies et changer le monde grandissait en lui. Après avoir réussi de brillantes études, il reçoit son diplôme de médecin en 1983. Il part en France pour suivre une spécialisation en gynécologique dans l’université d’Angers et devient en 2015 docteur en sciences médicales à l’université de Bruxelles.

En 1989, il décide avec sa femme et ses trois enfants de retourner au pays. Il devient médecin directeur pour l’hôpital de Lemera au Zaïre. En 1996, suite à la première guerre au Congo, son hôpital est détruit. Plus tard, en 1999, il fonde l’hôpital de Panzi à Bukavu.

Les violences sexuelles : la triste réalité du pays.

  • La Première guerre du Congo (novembre 1996 au 17 mai 1997)
  • La Deuxième guerre du Congo (d2 août 1998 au 30 juin 2003)

Dans l’est du pays, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, de nombreux groupes armés brutalisent et oppressent la population locale à cause des mines de Coltan, qui sont utilisés pour la fabrication des téléphones portables.

Ces groupes armés, barbares, utilisent le viol comme arme de guerre pour faire fuir la population de ces régions. Cette guerre dure depuis plus de 20 ans et le Dr Mukwegue est attristé et choqué par les horreurs dont il est témoin. Il reçoit dans son hôpital de nombreuses femmes, enfants et hommes victimes de violences sexuelles, qui ont subit des mutilations génitales.

« C’est notre réalité aujourd’hui en RDC, affirme-t-il devant l’assemblée. Des bébés, des mamans, des grands-mères, et même des garçons sont violés de façon cruelle, en public. On leur insère parfois du plastique brûlant ou des objets contendants dans les parties génitales… Le peuple congolais est humilié, maltraité depuis plus de deux décennies. »

À travers sa fondation et l’hôpital, Le Dr Mukwegue lance l’alerte sur les conditions de vie de ces femmes. Il décide aussi de leur venir en aide à travers des opérations chirurgicales. Il leur apporte une aide médicale, psychique et juridique. Depuis 1999, son hôpital a soigné plus de 40 000 femmes victimes de violences sexuelles.  

« Ce n’est jamais de gaîté de cœur que je quitte le bloc opératoire – tant d’opérations à mener, tant de femmes qui arrivent, encore, encore, et qui ont besoin d’aide – mais il me faut saisir toutes les tribunes pour dire au monde ce qui se passe au Congo et tâcher de le responsabiliser sur ce qui est désormais une arme de guerre. »

https://www.youtube.com/watch?v=kUks-m9ody4

 

Des femmes mutilées qui souffrent en silence.

Le docteur découvre des femmes mutilées. Certaines ont été ouvertes avec des machettes comme du bétail, du vagin jusqu’aux seins. D’autres ont été violées avec des Kalachnikov. Leur corps a été à la fois violé et violenté, avant d’être rejeté. Ces femmes salis et déshonorées sont par la suite rejettés par leurs maris et leurs familles respectives. Elles se retrouvent être des dommages collatéraux, des victimes oubliées rejeter par tous.

Le cas de Sarah, une jeune victime de violences de ces groupes armés a beaucoup affecté le docteur. Il explique :

« Si des gens comme Sarah n’abandonnent pas, qui sommes-nous pour le faire ? »

L’histoire de Sarah est bouleversante. La jeune fille a été emmenée en forêt et attachée nue à un arbre. Les groupes armés ont massacré sa famille. Elle a subi des viols collectifs tous les jours. Lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital, elle ne pouvait plus tenir debout, ni retenir ses urines et ses selles. Mais son goût pour la vie l’a aidé à tenir.

« Chaque jour qui passait, c’est elle qui encourageait le personnel soignant à ne pas perdre espoir. Chaque jour, Sarah se battait pour sa survie. Aujourd’hui, elle est une belle femme, forte, souriante et charmante. »

Aujourd’hui, elle a acheté un terrain et elle est devenue indépendante. Sa combativité et sa détermination montrent qu’on peut survivre à l’obscurité.

 

Tentative d’assassinat contre le Dr Mukwegue.

Tous les jours, il lutte du mieux qu’il peut pour réparer les femmes victimes de ces agressions. Mais son travail dérange ceux qui souhaite crée un climat d’instabilité et de peur dans la région. Il est à son tour victime d’une tentative d’assassinat, le 25 octobre 2012. Il arrive à s’échapper, mais le gardien de sa maison est retrouvé mort. Il quitte le Congo pendant un moment et décide de s’exiler en Belgique. Courageux, il décide de revenir pour finir le travail qu’il a commencé. De nombreuses femmes de Kivu ont besoin de lui. Il continue son combat dans l’hôpital de Panzien vivant en permanence avec de soldats de la Mission des Nations unies au Congo (MONUSCO). En plus de son activité médicale, il officie comme pasteur dans une église de Bukavu au Congo Belge.

 

Prix et distinctions honorifiques

Son courage et son combat sont salués à l’international. Les gens sont admiratifs de ce Dr plein de bravoure qui répare les femmes du mieux qu’il peut.

  • 2008 : il a eu le prix des droits de l’homme des Nations unies.
  • 2009 : il est décoré de la Légion d’honneur par la France.
  • 2011 : il gagne le prix du Roi Baudouin pour le développement en Afrique.
  • 2014 : le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit du Parlement européen
  • 2018 : Prix Nobel de la Paix pour le Dr Mukwegue. Il dédie son prix à toutes les victimes de violences sexuelles dans le monde.

Amour et foi face à l’horreur de la guerre.

En plus de son activité médicale, il officie comme pasteur dans une église de Bukavu au Congo Belge. Sa foi, son amour pour Dieu est ce qui lui permet de déplacer des montages. Cela lui permet de faire face à supporter et à ne pas craquer face à la souffrance de ses femmes. L’homme qui répare les femmes continue de lutter face à l’obscurité du monde qui l’entoure. Il risque sa vie au jour le jour pour le bien de ces femmes abonnées de tous.

« Sans la foi, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire. »

Dr. Denis Mukwege 

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