Dépollution : extraire de l’or naturellement avec des plantes
Face à la dangerosité des méthodes d’extraction de l’or par le mercure, le cyanure ou autres métaux lourds pour les mineurs et les populations. L’industrie minière doit s’activer et mettre en place des solutions moins polluantes avec des méthodes plus écologiques pour l’environnement.
On est conscient que l’or est un secteur qui rapporte beaucoup d’argent. Mais il est de leur devoir de prendre soin de la planète et protéger les habitants et notre environnement. De nombreux chercheurs travaillent sur des solutions alternatives plus écologiques pour extraire l’or du sol.
Quelles sont les différentes solutions alternatives proposées ?
L’agromine et la phitoextraction.
L’agromine est en émergence. C’est la capacité qu’ont certaines plantes d’accumuler dans leurs tissus de fortes concentrations de minéraux sans s’intoxiquer. Ce sont des « hyperaccumulatrices ». Cette particularité permet de les utiliser pour décontaminer des terrains miniers et des carrières, pour extraire des métaux lourds ou pour pratiquer une nouvelle forme d’agriculture sur des sols riches en métaux.
Certains scientifiques proposent de faire du phytomining. C’est une technique d’extraction de phytoextraction de l’or à travers les plantes. Ils ont remarqué que certaines plantes naturelles utilisent leurs racines pour extraire les métaux lourds du sol ou de l’air. Les métaux tels que le zinc, nickel, cadmium ou l’ or se retrouvent dans leurs racines et leurs feuilles. Pendant longtemps, les scientifiques ont étudié ces plantes hyperaccumulateurs pour lutter contre la pollution.
Chris Anderson, un géochimiste de l’environnement et expert en phytomining d’or, à l’Université Massey en Nouvelle-Zélande, a démontré qu’il était possible d’obtenir des plantes de moutarde pour aspirer l’or des sols.
- 1/ la moutarde
Comment fonctionne la technologie ?
Pour Anderson, il faut trouver une plante à croissance rapide avec beaucoup de masses de verdure hors-sol, comme la moutarde, le tournesol, ou le tabac. Ensuite, il faut les planter dans le sol où il y a de l’or. Lorsque la plante transpire, il prend l’eau de l’or du sol, qui s’accumule dans sa biomasse, se pose sur les minuscules pores de ces feuilles. Puis, on récolte les plantes. Anderson dit qu’obtenir l’or des plantes est la partie la plus facile. L’or dans les plantes est des nanoparticules d’or, qui peuvent être un grand potentiel pour l’industrie chimique, car il est utilisé comme catalyseurs pour des réactions chimiques.
L’utilisation du phytomining, de l’or ne pourra jamais prendre la place de l’exploitation minière artisanale.
Il explique : “La valeur de celui-ci est dans la remise en état des sites miniers pollués », a-t-il ajouté.
« Si nous pouvons générer des revenus par le recadrage de l’ or, tandis que l’assainissement des sols, alors c’est un bon résultat”, a déclaré Anderson, qui travaille actuellement avec des chercheurs de l’Indonésie pour développer un système durable pour les mineurs artisanaux d’or à petite échelle.
- 2/ l’eucalyptus
Des scientifiques australiens ont des particules d’or dans le bois de l’eucalyptus. Les chercheurs ont entrepris une étude pour percer le mystère de cet arbre. Ils ont attentivement étudié les feuilles, les brindilles et l’écorce d’eucalyptus. C’est un arbre de 10 mètres de haut maximum, se trouvant au sud et à l’ouest de l’Australie. À travers, leur étude, les chercheurs ont su qu’il y avait des anciennes explorations dans ces endroits. Une analyse aux rayons X révèle la présence de particules d’or d’environ 8 microns (millionièmes de mètre) dans les cellules de l’eucalyptus. Les expériences ont révélé que ces particules ont été absorbées par les racines des arbres, avant d’être transportées vers les feuilles où les concentrations sont plus élevées. Les recherches dévoilent que l’eucalyptus est capable d’aller chercher de l’or à plus de 35 mètres de profondeur.
“Nous avons été étonnés de la capacité des eucalyptus à remonter de l’or sur un chemin qui fait l’équivalent d’un immeuble de dix étages”, explique Melvyn Lintern, géochimiste au Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization, en Australie cité par LiveScience.
Mais, la quantité d’or présente dans l’eucalyptus est extrêmement faible. Il faudrait 500 eucalyptus, se développant au-dessus d’un dépôt d’or, afin de récolter beaucoup d’or.
Le scientifique explique que les eucalyptus pourraient servir de repère. Ils pourraient être utilisés pour identifier les endroits où sont situés les dépôts d’or, la profondeur par les mineurs. Melvyn Lintern explique que ce serait un moyen d’éviter de perdre du temps, de l’argent et des ressources humaines à chasser le précieux métal sur de vastes zones. Depuis plus de 10 ans, les découvertes de nouveaux dépôts d’or ont chuté de 45 %.
- 3/ l’Alyssum murale
L’Alyssum murale est une plante de la famille des Brassicacées. C’est une plante hyperaccumulatrice de nickel pouvant jusqu’à 100 kg de nickel par hectare. Si on peut récupérer du nickel avec cette plante, on peut aussi extraire de l’or.
- 4/ Fécule de maïs
Des chercheurs de la Northwester University ont découvert, par un simple hasard, que l’amidon de maïs est tout aussi efficace que le cyanure ou le mercure, pour l’extraction de l’or.
Par un heureux hasard, un chercheur post-doctorat Zhichang Liu voulait mélanger deux solutions aqueuses. Zhichang avait mélangé un dérivé d’amidon de maïs avec du sel d’or dissous. Plus précisément, le premier tube d’essai contenait une sorte de sucre “l’alpha-cyclodextrine” , qui résultait de la dégradation de l’amidon avec une bactérie, avec un autre tube d’essai rempli d’or. Surprise, de minuscules aiguilles se sont formées. Zhichang fut attristé, car il espérait apercevoir des petites structures cubiques, capables de stocker des gaz ou d’autres molécules.
“Au début, j’étais déçu que mon expérience ne produise pas des cubes, mais lorsque j’ai vu les aiguilles, j’ai voulu en apprendre plus sur leur composition“, explique le chercheur Zhichang Liu dans un communiqué diffusé par son université. Cette étude a été publié dans la revue Nature Communications.
“Zhichang est tombé sur la formule magique pour isoler de l’or de n’importe quoi d’autre de manière écologique“, estime Fraser Stoddart qui a encadré les recherches.
En passant de la tristesse à la joie, le chercheur Zhichang Liu venait de trouver la formule miracle et écologique d’extraction de l’or. Ces aiguilles sont un assemblage de 4000 nano fils d’ions d’or, prisonniers par des atomes, de l’eau et de la cyclodextrine.
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