- Nationalité: malienne
- Date de naissance : 25 août 1949
Surnommez la «Voix d’Or de l’Afrique», Salif Keita est un musicien albinos malien connu dans le monde entier. Malgré le fait qu’il a été abandonné et incompris à cause de son albinisme, il s’est battu pour réussir dans sa vie. Il est considéré comme l’un des fondateurs de l’afro-pop en Afrique.
Afrcoulture.net vous présente 10 choses à savoir sur ce chanteur d’exception.
1/ Salif Keita, 74 ans, est né le 25 août 1949 au Mali dans le village de Djoliba. C’est un chanteur et auteur-compositeur afro-pop.
2/ Keita est connue comme la « Voix d’or de l’Afrique » grâce à sa voix rauque, ses arrangements innovants et ses paroles poétiques. Il est aussi considéré comme le fondateur de l’afro-pop en Afrique.
3/ Il est un descendant direct de Sunjata Keita, le fondateur de l’Empire du Mali au XIIIe siècle. Malgré cette ascendance royale, il est issu d’une famille de paysans pauvres.
4/ Salif Keita a beaucoup souffert dans sa jeunesse. En effet, il est né avec une maladie génétique nommée albinisme. Le fait qui soit un noir albinos lui a causé beaucoup de souffrance. Il a été souvent victime de discrimination. Il a été traité comme un paria, car la société ne le comprenait pas.
5/ Son rêve n’était pas de devenir musicien. Quand il était enfant, son rêve était de devenir enseignant.
Il ajoute :
« J’étais un bon élève. Mon rêve était d’être enseignant, mais à cette époque, il fallait demander au gouvernement de vous trouver un poste. Après avoir terminé mes études, le médecin [de l’école de formation] m’a dit que je ne pouvais pas être enseignant parce que je ferais peur aux enfants. Ils ont aussi dit que c’était à cause de mes yeux… mais j’avais des lunettes spéciales et je pouvais très bien voir.”
6/ À l’école, il a lutté contre la stigmatisation et les nombreux préjugés liées à sa couleur de peau. Considéré comme un paria, il a été mis au ban de la société. Il a aussi été expulsé de l’école.
7/ Pour ne pas être condamné à vivre dans l’isolement et dans la pauvreté, il a décidé de devenir un musicien. Mais sa famille s’est opposé à lui. En effet, dans la société Mande , la pratique de la musique est strictement réservée à la caste des griots. Pour un membre de la caste noble, poursuivre une carrière de chanteur «de classe inférieure» était tout simplement impensable.
8/ Salif keita apprends seul la guitare en autodidacte.
Il déclare :
“« J’ai décidé d’apprendre la guitare et de faire de la musique. C’était juste quelque chose à faire en attendant de trouver un autre travail.”
“Je n’avais pas de choix. Je pourrais être un musicien ou je pourrais être un délinquant, un criminel, un voleur, un bandit”
« C’est magique la guitare, quand on entend une note, on est tenté de la compléter par une autre, puis une autre, et si on arrive à une mélodie, c’est passionnant. »
9/ Il a du fuir son village Djoliba afin de réaliser ses rêves et de ne pas finir dans la pauvreté. Déterminé, il voyage à Bamako, la capitale du Mali, où il a joué dans des bars et dormi dans les rues. En 1967, âgé de 18 ans, il rejoint le Super Rail Band de Bamako, un groupe parrainé par le gouvernement.
10/ Puis en 1973, lui et le guitariste Kante Manfila rejoignirent Les Ambassadeurs Internationaux.
11/ En 1984, le groupe se sépare. Il quitte l’Afrique pour l’Europe. Il va dans des pays où sa couleur de peau ne peut l’empêcher d’exprimer sa vision artistique. Premièrement, il va à Paris où il décide de lancer sa carrière solo. En 1987, il enregistre son premier album solo qui s’appelle Soro.
12/ Après Paris, il part aussi à Londres et New York. C’est en Europe qu’il trouve le succès et la paix. En 1991, son album “Amen” a été nominé pour un Grammy. Il a été le premier chef de groupe africain à obtenir une nomination. Carlos Santana et Wayne Shorter ont participé à l’album “Amen”.
13/ Grâce à sa renommée et son succès ; il fait la paix avec son passé. Et décide de retourner au Mali là où il a beaucoup souffert de la stigmatisation. Sa famille l’accueille à bras ouverts. Et la société malienne lui donne un accueil triomphal. Il décide de créer là-bas un studio d’enregistrement.
Il déclare lors d’une interview :
“Je ne pensais pas que je serais un musicien professionnel,mais finalement, je n’ai jamais eu d’autre carrière. C’était une surprise d’avoir autant de succès. » Le succès a également amené la réconciliation avec sa famille. “Plus tard, quand ils ont vu que j’étais célèbre, ils l’ont davantage accepté.”
14/ Au cours de sa carrière, Salif a enregistré plus de 20 albums.
Sa discographie :
Date | Nom de l’album | Label |
1987 | Soro | Island Records |
1989 | Ko-Yan | Island Records |
1991 | Amen | Island Records |
1994 | Intégrale 1969-1980 | Sonodisc |
1995 | The Mansa of Mali…a Retrospective | Mango |
1995 | Folon | Mango |
1997 | Seydou Bathili | Sonodisc |
1998 | Sosie | Night and Day |
1999 | Papa | Capitol Records |
2002 |
Moffou |
Universal Music Group |
2005 | M’Bemba | Universal |
2009 | La Différence | EmArcy Records |
2011 | Anthology | Universal |
2012 | Talé | Universal |
2018 | Un autre blanc |
15/ Dans sa musique,il fusionne la musique traditionnelle ouest-africaine et la musique occidentale. Les instruments de musique qu’ils utilisent régulièrement sont les balafons, les djembés, les guitares, les koras, les orgues, les saxophones et les synthétiseurs.
16/En 2002, son album Moffou est disque d’or. Il porte le même nom qu’un studio d’enregistrement et un club, dont il est nouvellement propriétaire.
17/ Il a rencontré beaucoup de musiciens de talents et à travailler sur différents styles de musique. La musique est toute sa vie.
Il ajoute :
“Au bout de 50 ans de carrière, on rencontre beaucoup de personnes, on apprend beaucoup. J’ai appris à travailler avec du jazz, de la pop musique, des musiques européennes, américaines, cubaines, j’aime le mélange“
Il dit : « Pour moi, la musique, c’est ma vie. C’est ma liberté. Ma musique me donne la possibilité de parler aux gens, de leur dire ce que je veux et ce que je ressens.”
18/ Comment beaucoup d’artistes, il n’aime pas le terme “musique du monde”. Lors d’une interview avec Marc Gabriel Amigone, il explique :
“C’est vrai, personnellement, je n’aime pas beaucoup le terme « musique du monde », car il suggère deux mondes d’où vient la musique alors qu’en réalité toute musique vient du monde.”
19/ Tout au long de sa carrière, il se bat pour défendre des valeurs de tolérance. Comme vous le savez, les personnes albinos sont souvent stigmatisés et victimes de crimes et pratiques rituelles en Afrique à cause de croyances insensées.
20/ Salif Keita crée une fondation qui a pour objectif de sensibiliser sur le sort des personnes atteintes d’albinisme et de défendre leurs droits et leur intégration sociale. A travers aussi cette organisation, il collecte des fonds pour leur fournir des services de santé et d’éducation gratuits aux États-Unis, en Afrique et dans le monde. Le lien de sa fondation est http://www.salifkeita.us.
21/ Geste très noble, la voix d’or d’Afrique a fait don du produit des ventes de disques et des tournées pour acheter de la crème solaire pour les Africains dans le besoin. Il en profite aussi pour construire une école et un dispensaire à Bamako.
Qu’en pensez-vous ?