Maguette Wade : entrepreneuse à succès grâce au bissap
Maguette Wade est une jeune femme entrepreneuse, sénégalaise, qui a bien compris le slogan du site Afroculture.net « nourris-toi de tes racines et prend en main ton futur. » En effet, l’Afrique regorge de nombreuses richesses sur son sol, qui reste souvent inexploité. Les Africains préfèrent s’orienter vers ce qui vient d’ailleurs, on pensant que c’est meilleur pour eux. Mais, ils oublient que Dieu n’oublie personne, est qu’il a déposé de nombreuses valeurs ajoutées sur le territoire africain.
Wade, une jeune femme entreprenante ambitieuse.
Née au Sénégal, Maguette Wade vit d’abord chez sa grand-mère dans un village sans aller à l’école. Puis, elle rejoint ses parents en France et étudie au lycée Marceau de Chartres. Persévérante et douée, elle intègre une école de commerce et perfectionne ses connaissances. À 17 ans, elle se sent prête et décide de tout plaquer pour aller vivre aux Etats-Unis, dont le but de réaliser ses rêves. Mais, elle ne se doutait pas de tout ce qui l’attendait. Trilingue en français, anglais et wolof, Maguette Wade met du cœur à l’ouvrage pour trouver sa propre voie. Mais, loin de son pays, elle n’oublie pas d’où elle vient. Dans sa tête, elle veut faire partie de cette jeunesse africaine qui aide le continent africain.
Elle dit :
J’habitais en Californie dans un endroit magnifique, j’étais heureuse et ne manquais de rien, mais l’idée que l’Afrique avait besoin de ses enfants me trottait dans la tête. »
Donc, déterminée, elle décide de retourner en Afrique, pour pouvoir mettre à profit toutes les connaissances engendrées en France et en Amérique.
Entreprendre, oui ! Mais dans quoi ? Par où commencer ?
Lorsqu’elle rentre au pays, elle se rend compte de la forte valeur ajoutée des boissons traditionnelles, en particulier le bissap. Cette boisson sénégalaise issue des fleurs d’hibiscus. Mais en ville, elle se rend compte que de nombreux sénégalais se détournent des boissons traditionnelles pour boire des boissons venues d’ailleurs comme le Coca-Cola ou le Pepsi.
Elle explique :
Quand j’allais au Sénégal, je me désolais de voir que les jeunes se détournaient du bissap. Ils voulaient boire des sodas américains. Alors que la culture des feuilles d’hibiscus fait vraiment partie du mode de vie des Sénégalais. La culture du bissap fait vivre les femmes des villages. Ces cultures permettent de lutter contre l’exode rural. Mais, j’ai compris que consommer des produits occidentaux est une façon, pour les Africains, de montrer qu’ils ont réussi. »
Cet état de fait la rend triste, car en plus, les boissons traditionnelles, notamment le bissap, ont d’énormes vertus et bienfaits pour la santé. De plus, la culture du bissap est une véritable source d’emplois, car elle permet à de nombreuses femmes des villages de nourrir leurs familles.
Alors, elle se dit :
pourquoi, ne pas vendre du bissap bio aux Américains. »
L’idée est trouvée. Maguette décide alors de retourner à San Francisco et crée son entreprise Adina World Beat Beverages. Adina signifie (« le monde » en wolof) et c’est une entreprise qui vend des boissons traditionnelles africaines et des thés de luxe.
Comment ça se passe concrètement ?
Elle organise une filière de productions de feuilles d’hibiscus au Sénégal, qui fait travailler une centaine de femmes. Ces feuilles sont ensuite importées aux États-Unis pour produire la boisson bissap. Avec sa certification en poche par l’United States Department of Agriculture (USDA), la boisson traditionnelle du Sénégal envahit les supermarchés américains et c’est un énorme un succès. Les Américains sont très heureux de goûter et consommer des boissons traditionnelles africaines, même si ça coûtent un peu cher. Elles emmènent les Américains en voyage dans les senteurs et les richesses de notre tendre continent africain. Des actionnaires se bousculent, elle réalise un chiffre d’affaires de 3.2 millions de dollars et emploie 25 personnes.
Heureuse, elle s’exprime :
Bien sûr, en Afrique, il y a toujours l’attrait très fort des marques. Comme ailleurs dans le monde, les jeunes veulent des Nike ou du Coca-Cola. L’Africain pense toujours que ce qui est produit ailleurs est meilleur que ce qui vient de chez lui. Alors qu’aux Etats-Unis, il y a des gens heureux de consommer africain. Des Américains qui refusent les produits chinois et se jettent sur ce qui est produit en Afrique. Et ils veulent connaître la culture africaine dans sa globalité. »
Mais, elle a dû lutter contre de nombreux préjugés. Pour les Américains, on ne peut créer de business avec l’Afrique que si c’est dans un cadre associatif. Ils ont une perception négative qui dit que l’Afrique est synonyme de pauvreté et de guerre. Cette image négative est favorisée aussi par les médias occidentaux et les ONG sur place. Donc, il fallait lutter contre cette barrière pour s’imposer.
Tossam, un autre projet à réaliser.
Mais, lorsqu’elle voit que les actionnaires de sa première société s’éloignent de sa vision du départ, en 2009, Maguette Wade préfère démissionner.
Ambitieuse, rien ne l’arrête, elle décide de créer sa deuxième société Tossam, qui se spécialise dans les cosmétiques de luxe et la mode intégrants les secrets de beauté des Sénégalais. Elle se focalise sur l’aloe vera et le baobab. Elle s’entoure de spécialiste de la médecine traditionnelle, de chimistes californiens et d’un parfumeur français installé à Grasse pour développer ses produits. Par contre, cette fois-ci, les produits (huiles) sont fabriqués et commercialisés aux États-Unis. Ils sont vendus dans le réseau Nordstrom. Mais son but dans le futur, est que les produits soient fabriqués au Sénégal. Mais, elle sait que c’est plus difficile à mettre en place.
Un cœur noble, Maguette soutient l’éducation au Sénégal.
Avec les 10 % profits générés par son entreprise Tiossam, elle soutient les projets éducatifs au Sénégal. Elle veut créer au Sénégal une école à vocation culturelle : « Le Sénégal a perdu une grande partie de sa créativité culturelle. Il faut aider les jeunes à retrouver cette créativité. »
Courageuse, elle veut changer les mentalités. Elle veut montrer qu’il existe de nombreuses personnes douées en Afrique et refuse ces stéréotypes de pauvreté et de guerre. Elle veut réussir, mais en restant vraie en accord avec ces idées, même si ça implique du travail et des sacrifices. Reconnu, elle est citée dans le magazine Forbes parmi les 20 jeunes africaines les plus influentes du monde. Elle donne aussi de nombreuses conférences dans les universités d’ Harvard, Yale ou Columbia.
3 conseils de Maguette Wade aux jeunes entrepreneurs :
Quand vous êtes jeune, focalisez-vous sur l’apprentissage : apprenez un maximum et faites vous des contacts.”
Si vous n’êtes pas capable de vendre vos idées et votre vision, vous devez vous associer à quelqu’un qui pourra le faire pour vous. Savoir s’entourer. »
Conseil pour les femmes : « Ne perdez jamais votre intégrité, votre amour-propre et votre dignité, dans la vie en général, mais c’est encore plus vrai dans l’entrepreneuriat
Qu’en pensez-vous ? Etes-vous inspiré par cette jeune entrepreneuse à succès ?
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