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Amilcar Cabral – père de l’indépendance Cap-Verdienne & Guinée-Bissau

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Amilcar Cabral – père de l’indépendance Cap-Verdienne & Guinée-Bissau

Contexte historique.
À l’époque, l’archipel du Cap-Vert et la Guinée-Bissau sont sous domination portugaise. La population locale souffre beaucoup de cette colonisation qui leur prive de leurs libertés fondamentales. Avec seulement 500 000 habitants en 1960, ils sont réquisitionnés de force dans la production d’une monoculture d’arachide et négligent leur production agricole traditionnelle.  Au Cap-Vert, la situation économique et sociale est déplorable comme en Guinée-Bissau. Du fait du détournement de la production agricole traditionnelle par les colons et du manque d’eau lié à la pluviométrie. Ce problème amène des famines répétées, qui tuent plus de 135 000 Cap-verdiens entre 1900 et 1948. Les colons portugais laxistes de cette situation ont contribué à la division entre les Guinéens (Noirs) et Cap-verdiens (métis) et investissent très peu dans les infrastructures. 
Naissance et éducation.
Amílcar Lopes da Costa Cabral est né le 12 septembre 1924 à Bafatá (Guinée portugaise actuelle Guinée-Bissau) de parent d’origine Cap-verdienne. C’est un homme politique qui a dirigé la rébellion victorieuse de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert contre l’Empire colonial portugais.
Amilcar part faire des études d’agronomie à l’université de Lisbonne de 1945 à 1952. Il choisit l’agronomie pour remédier aux problèmes agricoles qui empoisonnent l’existence de ses compatriotes. Il se distingue rapidement des autres grâce à son intelligence, son sérieux et sa maîtrise de la langue portugaise qui font de lui l’un des tous meilleurs étudiants de sa promotion. Pendant ses études, il fréquente des militants favorables à l’indépendance en Afrique lusophone, occidentale et australe, tels Mario de Andrade, Agostinho Neto, Viriato da Cruz. Ces étudiants militants étaient inspirés par la Négritude et le mouvement littéraire parisien incarné par la maison d’édition Présence Africaine.
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Amilcar en profite pour créer un parti d’étudiant dédié à la libération des colonies portugaise d’Afrique noire. Il s’intéresse au panafricanisme dans le sillage de N’Khrumah, aux théories communistes et se passionne pour la poésie de Senghor et son concept de négritude. Son esprit révolutionnaire est aussi inspiré par son père qui critiquait ouvertement le rôle du régime colonial portugais dans la situation déplorable de ses colonies et insistait sur l’unité entre Guinéens (Noirs) et Cap-verdiens (métis) dont la différence avait été cultivée par les colons portugais. En 1952, il épouse Maria Helena Rodrigues, une élève de sa promotion et reçoit en parallèle son diplôme en agronomie. Il entame tout d’abord une période d’apprentissage pendant deux ans au centre d’agronomie de Santarem au Portugal. 
Le combat pour l’indépendance.
Après être devenu agronome, en 1952, il retourne en Guinée-Bissau pour améliorer la condition de son peuple et mettre fin à la domination coloniale portugaise. Il devint le directeur du centre agricole expérimental de Bissau, où il acquit une connaissance précieuse du pays et de sa structure socio-économique. Jugé dangereux, il est muté en Angola pendant 1 an.
En 1956, il fonde le parti PAIGC (Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde), une organisation clandestine avec cinq militants Luis Cabral, Aristides Pereira, Abilio Duarte et Elisée Turpin pour la libération des colonies guinéenne et Cap-verdienne. Mais aussi, il crée le parti PLUA (Movimento Popular Libertação de Angola) dans la même année avec Agostinho Neto un nationaliste angolais qu’il a rencontré au Portugal.
En 1959, Cabral décide de renoncer, malgré son excellente réputation dans ce domaine, à son travail d’agronome, qui lui a permit de mieux connaître le pays, les habitants et ses réalités socio-économiques.
Avec son parti, ils se battent contre l’armée portugaise pour obtenir l’indépendance de la Guinée portugaise et du Cap-Vert. Ses troupes gagnent de plus en plus de terrain contre les Portugais.
En juillet 1963, le ministre de la Défense portugais déclare que les rebelles contrôlent environ 15 % du territoire guinéen, au sud de la province. Début 1964, les rebelles infligent aux Portugais leur plus cuisante défaite de leur histoire coloniale sur l’île de Como en leur faisant perdre plus de 900 hommes sur 3 000. En 1965, Cabral et le PAIGC contrôlaient environ 30 % du territoire guinéen,  en 1966 c’était 60 % du territoire. L’armée colonialiste va attaquer par les airs avec des armes chimiques comme le phosphore blanc causant de nombreux dégâts chez les civils. Le PAIGC parvient à s’adapter à cette nouvelle menace, rééquilibrant le conflit. En 1966, il épousa sa deuxième femme, une Guinéenne, Ana Maria, avec qui il aura une fille en 1969.

Stratégie militaire

  • Amilcar Cabral commença à créer des camps d’entraînement pour les soldats dans les pays voisins dont le Ghana avec la permission de Nkwame Nkrumah.
  • Puis, il enseigna à ses troupes la cultivation de la terre et leur apprendra à avoir une meilleure production pour leur famille et tribu durant les périodes sans combat. 
  • Il créa aussi un commerce équitable qui se déplaçait a l’intérieur du pays et des campagnes pour vendre aux populations locales des produits élémentaires a des prix plus bas que ceux des propriétaires de magasins coloniaux faisant défaillir l’économie en place.
  • Durant les périodes de combat, il décida de créer des hôpitaux itinérants dans des endroits spécifiques et des stations clé dans la zone de conflits pour soigner les soldats blessés et la population.
  • Puis, il déploie une activité diplomatique très intense pour faire connaître son mouvement et en légitimer l’action auprès de la communauté internationale. En 1972, les Nations unies finissent par considérer le PAIGC « comme véritable et légitime représentant des peuples de la Guinée et du Cap-Vert ».

Par contre, il ne parvint pas à maintenir son organisation, car les tensions entre les combattants guinéens et cadres cap-Verdiens étaient trop fortes.  
Décès d’Amilcar Cabral.
En 1972, Cabral commença à former une assemblée populaire de préparation à la naissance d’une nation indépendante d’Afrique.
Mais le 20 janvier 1973 à Conakry (Guinée), 6 mois avant l’indépendance, Amilcar Cabral est assassiné par Inocêncio Kani, un ancien rival qui travaillait avec des agents portugais pour le faire tomber. Et oui, suite aux nombreuses défaites et humiliations, l’armée portugaise avaient dès 1971 programmé l’assassinat de Cabral par le biais de sa police secrète, la PIDE DGS. Ils réussirent leur coup, car ils jouèrent la carte de la division entre Cap-verdiens ‘métissés’ et Guinéens ‘noirs’ et celle de l’embrigadement d’anciens membres du parti, éconduits ou déclassés.
Malheureusement pour lui, il n’eut jamais la chance de voir la reconnaissance de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert par le Portugal, le 10 septembre 1974. L‘ONU la reconnaît à son tour le 24 septembre 1973.
À sa mort, son demi-frère Luis Cabral, membre du PAIGC, qui a pris la tête du mouvement de libération et devint le premier président libre de la Guinée-Bissau de 1973 à 1980. En parallèle, c’est un autre membre du PAIGC, Aristides Pereira qui deviendra le premier président du Cap-Vert.
Meneur d’hommes et guide de la révolution, Amilcal Cabral réussit à mener une lutte qui fit effondrer le système colonialiste de la Guinée-Bissau et le Cap-Vert. Aux yeux de très nombreux Guinéens, Cabral fait figure de héros national et de révolutionnaire panafricaniste.

Connaissez-vous Amilcar Cabral ?
Qu’est-ce qu’il représente à vos yeux ?

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